Par Karen Scott
Karen Scott a reçu un diagnostic de SP en 2010. Elle est depuis parvenue à rendre son quartier plus accessible au profit des personnes qui se déplacent en fauteuil roulant ou qui utilisent une aide à la mobilité. En s’investissant sur le terrain en matière de défense des droits, Karen a en effet réussi à améliorer l’accessibilité dans son quartier en faisant aménager des bateaux de trottoir et prolonger la durée de certains feux pour piétons.
Je croyais qu’un fauteuil roulant marquerait la fin de mon indépendance.
J’ai eu énormément de mal à admettre que j’avais besoin d’un fauteuil roulant. Quand je l’ai finalement accepté, j’ai constaté que ce dispositif me procurait le même sentiment de liberté que le permis de conduire chez un adolescent. Soudainement, je pouvais aller partout, en tout temps, sans rien demander à personne.
Enfin, c’est ce que je croyais. En fait, la réalité vous rattrape lorsque vous ne pouvez pas traverser la rue, faute de bateaux de trottoir, ou quand vous devez attendre l’autobus sous la neige ou la pluie parce que l’abribus n’est pas accessible aux fauteuils roulants. C’est aussi le cas lorsqu’un chantier vous bloque le chemin et vous oblige à faire un détour ou quand vous devez demander à de parfaits inconnus de pousser votre fauteuil sur un trottoir enneigé, et ce, pas une ni deux fois, mais trente fois au cours d’un même hiver. Les nombreux obstacles à la mobilité marginalisent énormément les personnes qui ont des incapacités.
Le jour où j’ai envisagé d’ajouter le numéro du service des travaux publics à la liste de composition abrégée dans mon téléphone, j’ai su que je devais agir. Membre du Comité de sécurité des piétons du Conseil sur le vieillissement d’Ottawa, j’avais déjà pris part à l’élaboration d’un outil d’évaluation de la qualité des infrastructures piétonnières d’Ottawa, ma ville natale. Avec l’aide du comité d’action sociale de la Société de la SP, quelques personnes atteintes de SP et moi-même avons réalisé une évaluation dans mon quartier, puis j’ai communiqué avec le service des travaux publics et OC Transpo pour que des mesures correctives soient prises.
J’ai été enchantée des résultats. Un nouvel arrêt d’autobus a été installé dans un secteur dangereux, l’aménagement d’un bateau de trottoir facilitant l’accès à l’abribus le plus près de chez moi a été approuvé et la durée d’un feu pour piétons a été prolongée.
J’ai trouvé stimulant de voir tous ces changements, et encourageant de constater qu’ils étaient le fruit des efforts d’une poignée de personnes vivant avec la SP. Notre initiative a mis en lumière la nécessité de procéder à des évaluations dans d’autres parties de la ville, et nous avons donc formé un comité relevant de la Ottawa Disability Coalition et ajusté la procédure d’évaluation en vue d’une meilleure prise en compte de nos besoins.
Si tout se déroule comme prévu cette année, nous pourrons effectuer trois évaluations au printemps et à l’été, produire un rapport d’évaluation à l’intention de la Ville d’Ottawa et d’autres organismes concernés, et créer une liste d’actions axées sur la défense des droits pour que d’autres citoyens puissent solliciter des changements dans leur collectivité.
Je me sens aujourd’hui plus indépendante, et pas seulement parce que mon quartier est plus accessible qu’auparavant. J’ai désormais la certitude que je peux résoudre moi-même au moins une partie des problèmes qui se dressent sur mon chemin.
De nombreuses options s’offrent à vous pour que soit améliorée l’accessibilité dans votre région. Le gouvernement du Canada travaille notamment à l’élaboration d’une loi axée sur l’accessibilité, dans le but de favoriser l’égalité des chances et d’accroître l’intégration des Canadiens qui ont des incapacités, et le gouvernement souhaite connaître votre point de vue à ce sujet! Consultez le Guide de discussion publié par le gouvernement du Canada et participez à la consultation en cliquant ici ou en écrivant à canada-accessible@rhdcc.gc.ca.
Restez à l’affût du blogue pour en apprendre davantage sur d’autres consultations menées par le gouvernement du Canada sur des sujets d’intérêt, tels l’emploi et le logement. Dans la section des commentaires ci-dessous, parlez-nous des activités que vous menez en matière de défense des droits et des intérêts.