Santé globale : une approche holistique de la prise en charge de la SP

Notre corps se compose de systèmes, un peu comme les écosystèmes qui forment notre planète. Pour fonctionner de façon optimale, les systèmes musculo-squelettique, digestif, nerveux central et endocrinien – pour ne nommer que ceux-là – sont tributaires d’une série de facteurs environnementaux. Une alimentation saine et riche en nutriments optimise l’efficacité de chaque système et permet à l’organisme de fonctionner comme un tout, au meilleur de ses capacités. C’est ce qu’on appelle la santé holistique, concept défini comme le traitement de la personne dans son ensemble, ce qui comprend la santé mentale, émotionnelle et – pour certains – spirituelle, plutôt que le traitement des symptômes physiques d’une maladie uniquement.

Pour Alanna, qui est atteinte de sclérose en plaques (SP) – maladie du système nerveux central qui peut causer des symptômes tels qu’une très grande fatigue, des problèmes urinaires, une altération des fonctions cognitives et des sautes d’humeur, entre autres –, l’approche holistique de la santé est devenue vitale, puisque celle-ci lui permet de prendre en charge ses symptômes et de garder espoir en l’avenir.

Le diagnostic d’Alanna

« J’ai officiellement appris que j’avais la SP en avril 2013, mais l’année qui a précédé le diagnostic a été ponctuée de visites chez le médecin, alors que je tentais de trouver la cause des symptômes que j’éprouvais, comme des engourdissements dans différentes parties de mon corps et des épisodes d’étourdissements de plus en plus fréquents. Je terminais l’université, et comme de nombreux médecins ont tendance à le faire, le mien attribuait mes symptômes au stress et à l’anxiété. Il m’a recommandé de m’efforcer de demeurer en santé; allez savoir ce que cela signifiait. Je suis retournée le consulter à l’hiver 2013, et il m’a prescrit un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM). Le neurologue m’a annoncé que les lésions touchant mon cerveau étaient du même type que celles fréquemment observées chez les personnes atteintes de SP, mais qu’il n’était pas prêt à en poser le diagnostic à ce moment. Environ un mois plus tard, j’ai reçu un diagnostic de SP. J’avais 22 ans, presque 23.

« En recevant un diagnostic de SP à un si jeune âge, j’ai vite compris que je devais prendre soin de moi, tant mentalement que physiquement, en priorité. J’ai toujours été une personne assez active. J’adore faire des exercices cardiovasculaires et lever des poids. Avant le diagnostic, je pratiquais ces activités parce qu’elles me faisaient me sentir bien. Maintenant, je sais aussi qu’il importe que je continue de bouger et de garder mon esprit éveillé. En raison de la SP, je ne sens pas toujours que j’ai de l’emprise sur ma santé, mais je sais que j’ai du pouvoir sur la façon dont je pense à elle. Cela a un impact considérable sur ma motivation. L’exercice – qui entraîne la libération d’endorphines – m’aide à demeurer positive. »

Le trio gagnant pour prendre soin de soi : corps, âme et esprit

Pour sa santé, Alanna estime que l’approche holistique est la seule façon de s’épanouir. Elle reconnaît que la SP se manifeste différemment d’une personne à l’autre. Ainsi, elle croit que le plan de traitement de chaque personne qui vit avec la SP doit être personnalisé. Lorsqu’elle a

appris qu’elle avait la SP, Alanna a pris en charge ses symptômes simplement grâce à son alimentation, à des suppléments et à l’exercice physique. Toutefois, après une poussée particulièrement grave survenue à l’hiver 2017 qui l’a laissée engourdie de la poitrine aux orteils et incapable de faire de l’activité physique, elle a ajouté un traitement par un médicament modificateur de l’évolution de la SP à ses soins habituels.

« Le médicament apaise les symptômes les plus graves, ce qui me permet de continuer à bouger. L’exercice et la méditation m’aident à garder mon esprit calme et à me concentrer sur ce qui se passe dans ma vie. Sans ces deux activités, je suis vulnérable à l’anxiété et à la dépression; je m’inquiète pour l’avenir. La course, l’entraînement musculaire et le yoga sont les activités physiques que je préfère.

« Je suis soutenue par une équipe multidisciplinaire qui m’aide à prendre soin de mon corps de façon à optimiser ma santé. Mon neurologue et moi déterminons ensemble quel est le meilleur plan thérapeutique à adopter. Je consulte également un naturopathe, qui me fait des recommandations sur la nutrition et la prise de suppléments en se fondant sur mes analyses sanguines.

Portrait d’une équipe de soins de santé holistiques

Les soins de santé holistiques portent sur l’organisme dans son ensemble, ce qui inclut la santé mentale et émotionnelle en plus de la santé physique. De façon générale, l’approche holistique de la santé comprend l’alimentation, les mouvements/l’exercice, les suppléments, la pleine conscience/la méditation, ainsi que toutes autres formes de traitement ou de manipulation, comme l’ostéopathie, la massothérapie, la thérapie cranio-sacrée, etc. Un psychologue ou un psychothérapeute peut également faire partie de l’équipe de soins de santé holistiques.

« Pour moi, manger sainement signifie consommer jusqu’à six tasses de fruits et de légumes par jour et opter de façon générale pour des aliments entiers et une alimentation naturelle. Actuellement, mon naturopathe me fait prendre des suppléments d’huile de poisson riche en acides gras oméga-3, un probiotique à prise quotidienne, de la vitamine E et un supplément d’aliments verts en poudre. Ce sont les produits qui fonctionnent bien pour moi, mais chez une autre personne atteinte de SP, l’approche pourrait être complètement différente. »

Six façons de consommer six tasses de fruits et de légumes par jour

1. Les soupes-repas et les mijotés aux légumes constituent de délicieuses options.
2. Les smoothies et les jus sont de bonnes façons d’obtenir l’apport quotidien recommandé en fruits et en légumes sans avoir à préparer une grande quantité d’aliments.
3. Les muffins ou les pains à la courgette permettent d’incorporer des aliments verts à l’alimentation de façon originale et amusante.
4. Les versions végétariennes de vos aliments favoris permettent d’inclure des légumes à votre alimentation quotidienne. Pensez aux hamburgers végétariens, aux pâtés et aux craquelins!
5. Mélangez une variété de fruits, de légumes, de noix et de graines dans un bol; votre salade est prête!
6. Ajoutez des crudités ou des légumes à l’étuvée à vos repas, ou encore prenez-les en collation, c’est si simple!

La SP au 21e siècle

Pour Alanna, la communauté est la dernière pièce du puzzle lui permettant de prendre soin de soi.

« Créer des liens avec d’autres personnes aux prises avec la SP est essentiel à mon bien-être. Même si nous vivons tous avec la SP différemment, nous avons des points communs : les peurs, la batterie d’examens et de rendez-vous médicaux, la fatigue. Après l’annonce du diagnostic, j’ai pu me joindre à une communauté de femmes de mon âge sur Internet. Ces femmes ont été pour moi une source de réconfort et de soutien des plus importantes durant ce moment très difficile de ma vie. C’est tellement agréable de pouvoir envoyer un message à quelqu’un à propos d’un rendez-vous particulièrement bouleversant ou d’une poussée et de savoir que la personne qui le lira et qui y répondra pourra fort certainement comprendre la situation. Le contact avec cette communauté permet de se sentir moins seul, de briser l’isolement. Je sais que je suis chanceuse de vivre dans une ère où cela est possible. »

Le casse-tête

« Je dirais que le diagnostic et la poussée que j’ai subie ont constitué pour moi des moments très pénibles à traverser. Même lorsque je me sens bien, c’est un peu comme si je menais un combat contre mon propre esprit, qui demeure inquiet quant à l’avenir; c’est difficile. Au fil du temps, j’ai appris que rester en santé – dans tous les sens du terme – est la clé qui me permet de prendre la maladie en charge. Je n’ai pas toujours d’emprise sur les assauts que subit mon corps, mais j’en ai sur ma vie. Chaque chose que je fais pour prendre soin de moi est aussi importante que la prochaine, et chacune a une influence sur les autres. La pleine conscience, l’activité physique, la communauté et la nutrition sont toutes des pièces du casse-tête qui s’assemblent pour former l’image complète de ma santé globale.

« La SP a fait de moi une femme forte et résiliente. Certains jours sont difficiles, bien sûr, mais à bien des égards, je suis plus déterminée qu’avant l’apparition de la SP dans ma vie à vraiment prendre soin de moi et à avancer, en étant aussi en santé que possible. »

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