L’Alliance internationale pour la recherche sur la SP progressive est une initiative mondiale sans précédent à laquelle collaborent des organismes nationaux de la sclérose en plaques (SP), des professionnels de la santé, l’industrie pharmaceutique, des fiducies, des fondations, des donateurs et des personnes atteintes de SP progressive, en vue de répondre aux besoins non satisfaits dans le domaine de la SP progressive.
Il y a deux ans, l’Alliance a affecté 12,4 millions d’euros au financement de projets prometteurs de trois réseaux internationaux de recherche collaborative, dans le but d’accélérer la découverte et l’évaluation de traitements novateurs contre les formes progressives de SP.
Au printemps 2019, l’Alliance a convoqué les membres de ces trois réseaux de recherche collaborative à une réunion visant à marquer l’atteinte de la mi-parcours de ces projets ambitieux et au cours de laquelle étaient prévus l’évaluation de l’état d’avancement de ceux-ci et l’exploration de possibilités et de liens éventuels susceptibles d’accélérer les activités en cours. Cette réunion a été tenue par l’organisme danois de la SP et présidée par Per Soelberg Sørensen, professeur émérite à l’Université de Copenhague. Outre le comité de direction et le comité directeur scientifique de l’Alliance, les participants à cette réunion comprenaient les membres du forum de l’industrie de l’Alliance, des personnes touchées par la SP, les membres des réseaux de recherche collaborative concernés, d’autres chercheurs et des invités. Cette réunion était l’occasion pour chacun des trois réseaux de recherche collaborative de faire le point sur les progrès réalisés. Est présenté dans les paragraphes ci-dessous un résumé de ces progrès et des travaux en cours au sein de chaque réseau et de l’Alliance.
Protection et réparation du cerveau
Le professeur Gianvito Martino, de l’Hôpital San Raffaele de Milan, et ses treize collaborateurs établis en Italie, en France, en Allemagne, au Canada et aux États-Unis, se sont proposé de trouver des agents (susceptibles de devenir un jour des traitements médicamenteux) qui peuvent protéger les cellules nerveuses ou favoriser la réparation du système nerveux ou les deux, aux fins d’un éventuel traitement de la SP progressive.
En effectuant une série d’expériences, d’analyses et de modélisations, cette équipe de recherche a rigoureusement évalué l’efficacité et l’activité potentielles de 1 500 agents capables de traverser la barrière hémato-encéphalique et susceptibles d’agir sur des voies de réparation et de protection connues et en a retenu 32, qui ont été classés parmi les « candidats favoris ».
« La plateforme que nous avons établie est suffisamment solide pour servir de réserve de référence de produits en développement pour un criblage visant le repérage de nouveaux médicaments contre la SP », explique le professeur Martino.
Ce réseau de recherche collaborative s’efforce de mettre au point de nouveaux outils en vue de l’évaluation du potentiel de ces agents et de la capacité de ceux-ci à favoriser la remyélinisation, soit la réparation de la myéline, à savoir la gaine protectrice des cellules nerveuses, qui subit des lésions chez les personnes atteintes de SP. Il poursuit les travaux sur les « candidats favoris » qu’il a retenus, notamment le processus de sélection, afin de déterminer lesquels parmi ces candidats sont les plus prometteurs au chapitre de la mise au point de médicaments.
Prévention des lésions cérébrales
Le professeur Francisco Quintana, du Brigham and Women’s Hospital de l’Université Harvard, ses huit collaborateurs établis aux États-Unis, au Canada et en Israël, et Sanofi Genzyme s’intéressent quant à eux aux éléments du système immunitaire inné présents au sein du système nerveux central. Ils se sont donné pour objectif de repérer des candidats-médicaments qui pourraient s’avérer efficaces pour le traitement de la SP progressive. Normalement, le système immunitaire inné a pour fonction de protéger l’organisme contre les infections. Les membres de ce réseau de recherche collaborative étudient de quelle façon les cellules immunitaires présentes dans le système nerveux favoriseraient l’activité de la SP. Plus précisément, ils cernent et valident des voies biologiques pour lesquelles il serait possible de mettre au point une intervention capable de bloquer les activités néfastes des éléments du système immunitaire inné et ainsi de protéger le cerveau.
Les membres de ce réseau de recherche collaborative ont notamment présenté leurs travaux sur une voie biologique de régulation du système immunitaire innée suspecte; ils ont par ailleurs repéré trois candidats-médicaments qui réduisent l’activité de la maladie chez un modèle murin (souris) de SP, ce qui constitue une première étape cruciale. Ils poursuivent les travaux sur ces trois candidats-médicaments prometteurs. Parallèlement, ils ont adopté une autre stratégie reposant sur le criblage d’une vaste bibliothèque de composés et de petites molécules susceptibles de modifier l’activité du système immunitaire inné au sein du système nerveux central. Grâce à ce processus de criblage, ils ont repéré un autre candidat-médicament qu’ils prévoient évaluer chez un modèle murin (souris). Ce réseau de recherche collaborative continue d’étudier de nombreuses voies régulatrices du système immunitaire inné et d’utiliser des outils sophistiqués pour en savoir plus sur les populations de cellules immunitaires présentes dans le système nerveux et leur emplacement dans ce système, qui influe probablement sur les activités et les interactions de ces dernières avec d’autres cellules. En somme, ce réseau a repéré quatre candidats-médicaments prometteurs qu’il continue de valider et d’étudier.
Établissement d’un pronostic au moyen de l’IRM
Le professeur Douglas Arnold, de l’Université McGill, et ses 16 collaborateurs établis au Canada, aux Pays-Bas, en Suisse, au Royaume-Uni et aux États-Unis, unissent leurs efforts pour mettre au point la nouvelle génération d’outils d’imagerie par résonance magnétique (IRM) grâce auxquels pourront être mesurés les changements qui surviennent dans le cerveau au cours de la progression de la SP. Ils ont émis l’hypothèse que la SP progressive peut être mise en évidence par IRM avant d’être décelée en clinique par un médecin. La détection des « marqueurs » de progression de la maladie peut fournir des indications sur l’efficacité des traitements et contribuer à raccourcir la durée des essais cliniques et à réduire le coût de ces derniers, et de ce fait accélérer la mise au point de médicaments.
Jusqu’ici, ce réseau de recherche collaborative a eu accès aux données de 10 000 personnes ayant pris part à des essais cliniques sur la SP ou inscrites sur des registres de patients. Dans l’ensemble, ces données comprennent plus de 52 000 clichés d’IRM du cerveau. En misant sur la puissance de l’intelligence artificielle, en l’occurrence l’application de techniques de pointe en apprentissage automatique et l’utilisation de super ordinateurs, ce réseau exploite la mine d’information fournie par ces clichés d’IRM pour déceler des pistes et des schémas (ou « marqueurs ») liés à la progression de la SP invisibles à l’œil nu.
À ce jour, il a collecté et harmonisé les données de 20 000 examens d’IRM effectués chez 3 800 participants et continue à perfectionner et à évaluer diverses techniques d’apprentissage automatique, afin de mettre la puissance potentielle de l’intelligence artificielle au profit du repérage de « marqueurs » de la progression de la SP.
Autres activités de l’Alliance
Par ailleurs, l’Alliance a pris de nouvelles initiatives stratégiques pour accélérer ses activités et l’accomplissement de progrès. Ces initiatives sont menées par les équipes de planification de la mise en œuvre formées de membres du comité directeur scientifique, du forum de l’industrie, d’experts de divers pays et de personnes touchées par la SP.
« Nous intégrerons les nouvelles initiatives et explorerons les relations entre ces initiatives et les réseaux existants », indique le professeur Alan Thompson, président du comité directeur scientifique de l’Alliance.
Les équipes de mise en œuvre portent essentiellement leurs efforts sur des aspects clés de la SP progressive, en vue de mieux comprendre la progression de cette maladie (p. ex. comment s’y prendre pour mener des essais cliniques sur des médicaments expérimentaux contre la SP progressive), d’accélérer les essais cliniques (optimisation de l’utilisation des biomarqueurs présents dans les liquides organiques, des données d’imagerie et des paramètres fonctionnels) et d’améliorer le bien-être des personnes atteintes de SP progressive (recours à des stratégies non médicamenteuses).
Prochaines étapes
L’Alliance a contribué à la réalisation de progrès considérables à ce jour et poursuivra sur cette lancée afin d’atteindre son objectif, à savoir la mise au point de traitements contre la SP progressive.
« Cela m’a rappelé l’annonce des subventions accordées aux réseaux de recherche collaborative, il y a deux ans », explique Jon Strum, membre du comité directeur scientifique. « À l’époque, l’analyse se limitait au cadre conceptuel. Mais nous voici maintenant à mi-parcours, témoins de l’ampleur des avancées scientifiques et des progrès réels qui ont été réalisés. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le travail qui a été accompli est impressionnant. Le progrès est porteur d’espoir, et nous n’aurions pas pu imaginer une plus grande source d’espoir que cette réunion sur les travaux en cours. »
Demeurez à l’affût des prochains points d’information sur les activités de l’Alliance qui seront publiés sur notre blogue. Cliquez ici pour prendre connaissance du rapport d’étape de 2019 de l’Alliance internationale pour la recherche sur la SP progressive (en anglais seulement).
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