Sclérose en plaques et dépression

Le présent article a été publié sur notre blogue en octobre 2021 à l’occasion de la #Journéemondialedelasantémentale, dont l’objectif consiste à sensibiliser les gens à la santé mentale, laquelle fait partie intégrante de la santé globale. Cet article vise à souligner la recherche consacrée à la santé mentale dans le contexte de la SP.

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Les données issues de la recherche démontrent que la dépression majeure et les symptômes de dépression sont plus courants chez les personnes atteintes de SP qu’au sein de la population générale. La dépression est caractérisée par un état de tristesse persistant et un désintérêt pour les activités quotidiennes ou une diminution du plaisir à s’adonner à celles-ci. Les symptômes de la dépression sont associés à une baisse de la qualité de vie. Parmi ceux‑ci figurent l’apathie, la fatigue, des sentiments de culpabilité ou de dévalorisation, ainsi qu’une perte d’appétit et l’insomnie1.

L’incidence de la dépression est de deux à trois fois plus importante chez les personnes ayant la SP en comparaison de la population générale2. Les raisons d’une incidence aussi élevée n’ont pas encore été clairement établies, mais la nature imprévisible de la SP, la pression liée à la volonté de maintenir son niveau de rendement sur les plans professionnel et social malgré le diagnostic de SP, les changements touchant les aptitudes physiques et les symptômes, l’inadéquation des systèmes de soutien social actuels, une faible capacité d’adaptation, une modification de la structure du cerveau, la formation de lésions au sein du système nerveux central ainsi qu’une altération de la fonction immunitaire3 font partie des causes possibles. Dans le cadre d’une étude portant sur la santé de la population, des chercheurs se sont penchés sur la santé mentale de résidents du Manitoba atteints d’une affection inflammatoire à médiation immunitaire – telles la SP, la maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) et la polyarthrite rhumatoïde (PR). Ces chercheurs ont constaté que les personnes aux prises avec l’une de ces trois maladies présentaient un risque accru de troubles mentaux (p. ex. dépression, anxiété, trouble bipolaire et schizophrénie), ce qui laisse supposer que ces derniers pourraient découler de mécanismes biologiques sous-jacents communs parmi les personnes atteintes d’une maladie inflammatoire à médiation immunitaire. Fait à noter : les résultats de cette étude ont révélé que la dépression et l’anxiété étaient plus fréquentes chez les personnes qui ont la SP par rapport à celles qui sont aux prises avec la MICI ou la PR4.

Malgré la prévalence élevée de la dépression parmi les personnes qui ont la SP – jusqu’à 50 % de ces dernières auraient à composer avec ce trouble mental au cours de leur vie –, la dépression demeure difficile à diagnostiquer5, 6. En effet, la SP et la dépression présentent de nombreux symptômes similaires que les cliniciens ont de la difficulté à attribuer à l’une ou à l’autre de ces deux affections (p. ex. fatigue, insomnie, troubles de l’appétit, difficulté à traiter l’information, et altération de la mémoire et de la concentration)3. Compte tenu du chevauchement de certains symptômes et du risque élevé de dépression chez les personnes atteintes de SP, il importe que ces dernières fassent l’objet d’un dépistage efficace de la dépression par des professionnels de la santé dûment qualifiés7.

Les personnes qui ont reçu un diagnostic de dépression disposent d’une variété de traitements dont l’efficacité a été démontrée, y compris des médicaments et diverses approches comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Par ailleurs, des travaux de recherche sont menés sur d’autres types d’intervention tels que la méditation de pleine conscience (MPC), à savoir une pratique relevant de la TCC, axée sur la prise de conscience objective de chaque instant du quotidien et visant à ajuster de manière positive les perceptions, le sentiment de maîtrise et la capacité d’acceptation du patient. La MPC s’est révélée relativement efficace chez les gens atteints de SP en atténuant la dépression et en améliorant la qualité de vie8, 9. De plus, selon des données probantes, la pratique de l’activité physique est associée à un accroissement du niveau d’énergie et à l’amélioration des interactions sociales et de la santé mentale chez ces personnes10.

D’autres travaux de recherche devront être menés en vue de l’élaboration, de l’évaluation et de l’application de nouveaux outils et interventions, y compris des méthodes fondées sur les faits et faisant appel à des outils numériques, qui s’avéreront efficaces pour le dépistage et le traitement des troubles mentaux chez les personnes atteintes de SP. Il serait également nécessaire d’adopter des modèles de soins novateurs qui intégreraient une expertise en santé mentale au sein d’équipes cliniques multidisciplinaires spécialisées dans la prise en charge de la SP de sorte que les personnes vivant avec cette maladie bénéficient d’un meilleur accès aux diverses options thérapeutiques actuellement offertes. Si vous avez des questions sur la dépression et la SP, veuillez communiquer avec votre équipe soignante afin de discuter de vos symptômes avec celle-ci. Si vous vivez avec la SP et éprouvez des troubles de santé mentale, les agents info-SP peuvent aussi vous diriger vers des ressources et du soutien. Pour joindre un agent info-SP, composez le 1 844 859-6789 ou écrivez à agentinfosp@scleroseenplaques.ca. Pour accéder à davantage de ressources en matière de bien-être, vous pouvez cliquer ici.

Ressources axées sur le soutien et la santé mentale:

Références

  1. « Multiple sclerosis and depression », Multiple Sclerosis Journal, 2011;17(11), 1276-1281.
  2. « Incident depression in patients diagnosed with multiple sclerosis: a multi‐database study », European journal of neurology, 2020; 27(8), 1556-1560.
  3. « The link between multiple sclerosis and depression », Nature Reviews Neurology, 2014; 10(9), 507-517.
  4. « Increased incidence of psychiatric disorders in immune-mediated inflammatory disease », Journal of psychosomatic research, 2017; 101, 17-23.
  5. « Depression and multiple sclerosis », Neurology, 1996; 46(3), 628-632.
  6. MARRIE, R. A. et coll. « The incidence and prevalence of psychiatric disorders in multiple sclerosis: a systematic review », Multiple Sclerosis Journal, 2015; 21(3), 305-317.
  7. « Depression in multiple sclerosis: a longitudinal analysis », Archives of psychiatric nursing, 2007; 21(4), 181-191.
  8. . « MS quality of life, depression, and fatigue improve after mindfulness training: a randomized trial », Neurology, 2010; 75(13), 1141-1149.
  9. « A mindfulness group intervention in newly diagnosed persons with multiple sclerosis: A pilot study », Multiple Sclerosis and Related Disorders, 2021; 52, 103016.
  10. « Physical activity and associated levels of disability and quality of life in people with multiple sclerosis: a large international survey », BMC Neurol., 2014 Jul 12;14:143.

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