Billet d’Ahmed Nassrat, ambassadeur du Vélotour SP et blogueur invité
« Levez la main si vous connaissez une personne atteinte de SP. »
Tout autour de moi, des mains se sont levées. J’ai balayé des yeux la pièce où étaient réunies près de 200 personnes pour une conférence, et je me suis rendu compte que j’étais le seul qui n’avait pas la main dans les airs.
Originaire du Moyen-Orient, où les cas de sclérose en plaques sont rares, je m’étais établi au Canada un an auparavant. À voir toutes les mains levées, je ne pouvais que constater que cette maladie était beaucoup plus présente ici que dans mon pays d’origine. J’ai compris que je devais faire quelque chose, et c’est ainsi que j’ai commencé à participer au Vélotour SP il y a plus de 10 ans.
Une question d’équilibre
Je crois fermement que tout est question d’équilibre dans la vie et qu’on ne peut atteindre cet équilibre si on ne gère pas bien son temps. J’ai été propriétaire d’une entreprise pendant cinq ans, ce qui m’a permis d’acquérir la discipline nécessaire pour gérer efficacement mon emploi du temps. La réussite ne se mesure pas en fonction d’une seule sphère. À mon avis, je n’ai pas de succès dans la vie si je réussis seulement au travail ou si j’ai seulement une famille aimante, mais que je ne redonne pas à la société ou que je n’appuie pas une cause. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas avoir une vie professionnelle et personnelle enrichissante tout en venant en aide à ma collectivité.
Quand je me suis inscrit au Vélotour SP, je n’avais même pas de vélo. Un ami m’en a prêté un, que j’ai rangé dans mon garage pendant tout l’été. J’étais trop occupé pour m’en servir. En me préparant à partir la fin de semaine de l’événement, je me suis dirigé vers mon garage pour récupérer le vélo et j’ai constaté avec horreur qu’il avait disparu!
Une fois remis de mes émotions, j’ai compris que j’avais laissé le garage ouvert au cours des derniers jours et qu’un jeune du quartier en avait profité pour le subtiliser. Je ne me suis pas avoué vaincu pour autant. J’ai partagé un vélo avec un autre ami, et nous avons chacun fait la moitié du parcours d’une durée de deux jours. L’année suivante, mon employeur m’a offert un vélo après avoir entendu parler de mon aventure.
La cause autour du monde
En 2016, j’étudiais pour obtenir le titre comptable de CPA (certified public accountant). J’étais dans les livres du matin au soir et, après l’examen, j’ai voulu prendre des vacances bien méritées. L’Europe m’attirait, mais je ne voulais pas me contenter de prendre le train ou l’avion. En faisant des recherches, je suis tombé sur EuroVelo, soit un réseau d’itinéraires cyclables qui sillonnent l’Europe et relient chaque grande ville du vieux continent.
J’ai choisi l’EuroVelo 6, à savoir un itinéraire de plus de 3 653 kilomètres qui traverse l’Europe de la côte de l’Atlantique en France jusqu’à la mer Noire en Roumanie. Au moment de planifier mon voyage de deux mois, j’ai décidé d’aller plus loin et d’en faire une activité de collecte de fonds pour le Vélotour SP. Je me suis fixé comme objectif de parcourir 80 kilomètres par jour et d’amasser un dollar pour chaque kilomètre. Je voulais accomplir trois choses : apprendre à mieux me connaître, sensibiliser les gens à la SP et inciter d’autres personnes à poser des gestes pour des causes qui leur tiennent à cœur.
C’était la première fois que je partais en voyage seul; j’avais toujours voyagé avec des amis ou des membres de ma famille. Le long de la route, dans les aires de repos et les restaurants, j’ai expliqué aux gens que je croisais pourquoi je traversais l’Europe à vélo. La SP faisait toujours partie des conversations et m’a gardé motivé tout au long des deux mois. J’avais emporté trois chandails du Vélotour SP, que j’ai portés en alternance pendant tout le parcours pour afficher fièrement mes couleurs, juché sur mon vélo. À la fin de mon aventure, j’avais traversé sept pays et vécu tant de nouvelles expériences! J’ai vu des paysages automnaux si colorés qu’ils semblaient être l’œuvre d’un peintre le long du Danube. J’ai fait la course contre des tracteurs dans les champs et contre des bateaux sur les canaux, et j’ai même dormi chez des étrangers dans des pays dont je ne parlais pas la langue. J’avais peur de me sentir seul, mais jamais je n’ai ressenti le poids de la solitude.
Quand j’ai commencé à faire du vélo pour appuyer la cause des personnes atteintes de SP, je ne connaissais personne qui était aux prises avec cette maladie. Il y a un an et demi, un bon ami à moi qui m’a toujours encouragé lors de mes activités de collecte de fonds (et qui a même pédalé avec moi à plusieurs reprises) a commencé à avoir la vision embrouillée. Des examens ont révélé qu’il était atteint de SP. Ce triste épisode m’a rappelé que je devais tout faire pour appuyer cette cause, car la SP peut se manifester chez n’importe qui.
À ma première participation au Vélotour SP, je n’étais pas une personne active. Cet événement a changé mon mode de vie. Il y a deux ans, j’ai commencé à courir, à nager et à participer à des triathlons, mais le Vélotour SP est encore et toujours l’événement que j’attends avec le plus d’impatience chaque été. J’aimerais devenir une source d’inspiration pour les gens et leur donner l’envie d’assister à l’événement pour qu’ils aient la même révélation que moi, il y a 11 ans. Je les encourage à venir accompagnés de quelques amis. Plus le Vélotour SP gagne en importance, plus il permet d’amasser de fonds et de faire connaître notre objectif commun : stopper la SP pour de bon.
Ahmed est un ambassadeur du Vélotour SP qui vit à Halifax. Ses collègues et lui font partie de l’équipe Sobey’s CycleDelics. Visitez sa page Youtube pour regarder les vidéos de son incroyable périple d’un bout à l’autre de l’Europe!
Nous publierons d’autres témoignages d’ambassadeurs du #velotourSP des quatre coins du pays pendant la saison. Joignez-vous à Ahmed et inscrivez-vous à un événement du #velotourSP près de chez vous velotoursp.ca.